Un nouveau départ
Avec l’arrivée de Claire sur le domaine quelques années plus tard, Christian lâche du lest… Tout en restant présent avec le caractère qu’on lui connaît. Petit à petit, les filles s’immiscent dans la vie du domaine et entament leur petite révolution en douceur. Perchées sur l’enjambeur ou au volant du tracteur, Christine et Claire se font remarquer. Surpris de voie des femmes exercer ces tâches, certains s’arrêtent même pour les photographier ! Elles s’en amusent… et avancent ensemble coûte que coûte, convaincues que leur binôme est un gage de régularité et de stabilité pour l’avenir du domaine. Nouvelle équipe, nouveau départ, nouveau regard : le domaine prend un tournant dans les années 90. Rebaptisé Gavignet-Béthanie Christian et Filles, il s’offre une seconde jeunesse. Leurs premières vendanges vertes ? Christine et Claire les feront en cachette ! Tout comme l’évasivage, qui permet pourtant d’obtenir une végétation bien répartie sur les pieds de vigne et des belles grappes. Après quelques millésimes, elles arriveront finalement à convaincre leur père du bienfait de certaines pratiques, notamment de l’effeuillage. Ouf ! Car Christine et Claire n’ont qu’une idée en tête : rechercher la qualité.
L’esprit d’équipe
A la fin de l’année 2003, Christian Gavignet décède des suites d’une longue maladie. Michèle lâche les rênes de la partie vini-viticole pour se concentrer exclusivement sur la commercialisation des vins du domaine. Désormais, les deux sœurs sont seules maîtres à bord. L’équipe, déjà renforcée par l’arrivée de Jean-Noël, le mari de Claire, est plus soudée que jamais. Même l’époux de Christine, Didier, qui suit pourtant une carrière professionnelle dans le sport, participe aux choix stratégiques de l’entreprise familiale. Et les coups de main des voisins, ou des autres vignerons du village ne manquent pas. Le quotidien des filles est désormais rythmé par la vie du domaine : le matin dans les vignes, l’après-midi au bureau pour gérer le côté administratif et les demandes des clients. Christine et Claire sont maintenant des femmes d’expérience : depuis leur première vinification en 2001, elles n’ont eu de cesse de remettre le domaine au goût du jour, sans ranger pour autant la tradition au placard. Il suffit de voir dans quelle ambiance se passent les vendanges chez Gavignet-Béthanie pour en avoir le cœur net !
Des viticultrices bien dans leurs baskets
Après ces moments intenses et festifs, le travail à la vigne reprend. Plus de désherbage mais un travail du sol constant et en lutte raisonnée. L’herbe retournée sous le rang, laisse désormais place à des petites fleurs multicolores. Le sol, le cep et la vigne respirent. Les gestes répétés encore et encore croisent le chemin d’anecdotes familiales. Sur les 9 hectares du domaine, 7 sont vendangés à la main et 2 en vendanges mécanique. et les filles n’hésitent pas à arracher les vignes épuisées pour replanter. Christine et Claire, quatrième génération du domaine sont ici chez elles, fières du travail accompli millésime après millésime… Même si pour elles, rien n’est jamais complètement acquis… Elles le répètent sans cesse : « on peut toujours faire mieux ! »
Des vins au féminin assumé !
Avec Pépé Marcel, Pépé Gaby, Christian, Michèle, Christine puis Claire, les vins du domaine ont changé de tempérament. Ils ont, semble t-il, glissé vers plus de féminité. Logique diront certains ? Pas forcément. Car pour les filles, ce sont surtout des vins qui leur plaisent et qu’elles prennent plaisir à élaborer. Arômes profonds, fruits bien présents, fraicheur et équilibre : les vins du domaine Gavignet-Béthanie n’ont plus l’intention de passer en force, au contraire. Élevés en fûts de chêne (neufs et anciens) pendant 12 à 18 mois en fonction des cuvées et des années, ils sont ensuite mis en bouteille sur place, à Nuits-Saint-Georges par Christine et Claire. Deux ans après la récolte, ils feront le plaisir des habitués du domaine et des amoureux des vins de Bourgogne. Avec du blanc, du rouge, du rosé et sans oublier les bulles, les sœurs Gavignet-Béthanie proposent désormais leur propre interprétation de la Côte de Nuits